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Thesis defence

L’exil en partage à Paris

Engagement artistique de dissidents grecs et turcs à la lumière de l’Europe (1957-1992)

Add to calendar 2025-10-17 15:00 2025-10-17 17:30 Europe/Rome L’exil en partage à Paris Sala del Torrino, Villa Salviati, and Zoom YYYY-MM-DD
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Scheduled dates

Oct 17 2025

15:00 - 17:30 CEST

Sala del Torrino, Villa Salviati, and Zoom

Organised by

PhD thesis defence by Thomas Dumont

Dans la seconde moitié du XXème siècle, en Grèce et en Turquie, d’importants affrontements politiques ont donné lieu à de larges mouvements d’exil. Des dissidents ont cherché à rejoindre des pays sous influence soviétique ou l’Europe occidentale. Parmi eux, des artistes. Pour eux, Paris fut l’un des pôles les plus attractifs. Là, grâce à un soutien local et un environnement inspirant, ils ont su poursuivre leur contestation à distance, décidés à dénoncer coups d’État et manœuvres dictatoriales de leurs pays d’origine. Cette étude propose une analyse de l’action et de l’œuvre de ces artistes, pour mieux comprendre la vision du monde qui fut la leur pendant la période exilique et après celle-ci. Si les prises de position sont fondamentales, les messages, parfois cachés, des œuvres d’art, le sont tout autant. Les créations des artistes, chargées de symboles, d’allégories et de métaphores, disent beaucoup. Elles sont conçues pour dénoncer l’illibéralisme et pour prendre l’opinion publique et le monde politique à témoin. Ce faisant, se développe un art exilique, qui présente des thématiques et des formes particulières. Il va jusqu’à constituer un style nouveau. Sa spécificité principale est la dualité. Chez les artistes dissidents en exil, ce caractère double vient servir l’engagement politique, dans la mesure où se développe une forme de prédisposition à l’idée de la diversité dans l’unité, au cœur du projet européen. Si l’histoire des artistes grecs et turcs en exil à Paris s’est superposée à l’histoire de la construction européenne, elle s’est surtout arrimée à elle. Car en œuvrant au rapprochement gréco-turc et en considérant l’Europe politique comme un vecteur de paix et de justice face à des régimes autoritaires, les exilés ont contribué au mûrissement d’une idée : celle d’une Europe politique fondée sur la défense des droits humains et des droits politiques.

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In the second half of the twentieth century, both Greece and Turkey experienced major political disruptions, which gave rise to significant waves of exile. Numerous dissidents sought refuge either in countries under Soviet influence or in Western Europe. Among them were artists, for whom Paris was one of the most attractive destinations. There, supported by local networks and immersed in a stimulating environment, they continued their political commitment from afar, determined to further oppose the military coups and authoritarian maneuvers taking place in their home countries. This study offers an analysis of the political action and artistic production of these exiled artists, with the aim of shedding light on their worldview during the exile period and beyond. While their political stances are essential, equal attention is given to the implicit messages conveyed through their artistic works. Laden with symbols, allegories, and metaphors, these creations communicate complex narratives. They are deliberately designed to challenge illiberalism and to reach out to the civil society and to political actors. In this context, a distinct form of exilic art emerges – characterized by specific themes and aesthetic forms – ultimately giving rise to a new artistic style. A defining feature of this style is duality. Among dissident artists in exile, this duality serves a political function, reflecting an inclination toward the idea of unity in diversity, a core principle of the European project. The trajectory of Greek and Turkish exiled artists in Paris not only paralleled the broader process of European integration, but in many respects, became intrinsically linked to it. By fostering Greek-Turkish rapprochement and by considering Europe as a driver of peace and justice in the face of authoritarianism, these exiled figures contributed meaningfully to the development of a political ideal: a political Europe grounded in the protection of human and political rights.

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