'Être audacieux.'
L'historien de la London School of Economics, Piers Ludlow, a vivement encouragé la doctorante de l’Université de Glasgow, Larissa Kraft: face à la maturité des recherches sur l’intégration européenne, les chercheur.euse.s en début de carrière ne devraient pas hésiter à souligner en quoi leurs travaux innovent par rapport à ceux du passé.
En effet, la quatrième édition de la Conférence annuelle des études supérieures sur l'histoire de l'intégration européenne, organisée par le Centre de recherche sur l'intégration européenne Alcide de Gasperi (ADG) des Archives historiques de l'Union européenne et le Département d'histoire de l'Institut universitaire européen a offert une fenêtre sur la direction que prennent les jeunes chercheur.euse.s en termes de questions et de méthodologies de recherche, mais aussi sur leurs origines.
« Les transformations récentes, en particulier le Brexit, ont considérablement modifié notre présent historique », a expliqué Boglárka Koller, vice-rectrice aux affaires internationales et professeure Jean Monnet de l'Université nationale de la fonction publique de Budapest, qui a fait partie du panel. « Vous pouvez constater que cela a eu un impact sur l’approche de la recherche sur l’intégration européenne.»
Soutien aux universitaires en début de carrière
Comme l'explique le professeur Emmanuel Mourlon-Druol, historien et co-directeur de l'ADG dans son discours de bienvenue, la particularité de la Conférence annuelle des études supérieures de l'ADG est le réseautage et les échanges qu'elle favorise entre les chercheur.euse.s en début de carrière, ainsi que l’opportunité dont ils disposent pour que leurs travaux soient lus et analysés de manière constructive par des universitaires reconnus dans la recherche sur l’intégration européenne.
« C'est une occasion pour les jeunes chercheur.euse.s et les chercheur.euse.s confirmé.e.s d'échanger sur les travaux en cours, de discuter des questions méthodologiques et d'aborder les activités de professionnalisation telles que l'édition et les carrières », a-t-il déclaré.
Kira Schmidt, doctorante en histoire à l’université Louis-et-Maximilien de Munich, a apprécié l'opportunité de rencontrer en personne des chercheur.euse.s qui travaillent également sur l'intégration européenne. « Après la pandémie, c’est une expérience formidable de faire une présentation en présentiel. Le soutien d’universitaires chevronnés nous aide également à avoir plus confiance dans nos résultats »
Une plus grande diversité de perspectives
Alors que la Conférence des études supérieures en est à sa quatrième édition, 2023 est la première année où l'évènement bénéficie du soutien financier du Fonds international Visegrád (FIV), qui a été expressément engagé pour faciliter la participation d'universitaires d'Europe de l'Est.
« Nous sommes heureux et reconnaissants que le FIV ait contribué à la conférence. Cela permet d’inclure un plus large éventail de points de vue et un nouveau mélange de profils », a commenté Dieter Schlenker, directeur des Archives historiques et codirecteur de l’ADG.
La professeure Koller, dont le livre sur l’intégration européenne Európa utazása’ (Le voyage de l’Europe. Histoire de l’intégration européenne) vient de paraître, a exprimé sa satisfaction concernant la conférence. « Je suis très impressionnée, c'est un programme très international et multidisciplinaire, avec des doctorant.e.s très talentueux.se.s représentant les pays de toute l'Europe», a-t-elle déclaré.